L'alternative

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C'est l'été. Le chaud. Celui qui te cloue derrière les volets, dans l'ombre. Les nuits sont tropicales. Pendant des années j'ai regardé les clips sur M6 la nuit. A l'heure ou youtube n'existait pas c'était le seul moyen de s'éduquer. La VOD? y'a pas! t'attends comme un gamin le clip vu la semaine dernière et qui te propulse dans la stratosphère de la jouissance auditive.
Pourquoi attendre 2h du mat pour diffuser la meilleure
musique? Toi même tu sais que le bon son n'est pas forcément bankable. Pendant ces quelques heures où le marketing n'a plus le droit de cité on trouve des pépites. L'oreille musicale est en plein éveil. Tellement de clips, je n'ai pas la mémoire suffisante, j'ai tendance à oublier ceux antérieurs aux années 2000. Pourtant ils étaient du meilleur goût, celui des "grandes vacances". Se coucher à 6h un mardi soir? j'ai 2 mois pour m'en remettre.







Le débat sur la qualité musicale m'obsède. Comment défendre un "tube" marketé à outrance, martelé des heures durant à la télé, radio, etc.? Comment peut on dire que "cette" musique est bonne. Les groupes, chanteurs, style musicaux pullulent, et pourtant la plèbe entend encore et toujours les mêmes choses. Je n'accorde aucun crédit artistique à la force de frappe commerciale. Donner aux gens ce qu'ils aiment ou leur apprendre à aimer d'autres choses? Le combo "TF1 + Majors + Radio de grande écoute" a déjà un avis bien tranché sur la question. J'ai le mien et je doute de la compatibilité. Ils usent et abusent d'armes de destruction de culture massive. Abrutissons nous, décultivons nous, heureux sont les ignorants. Enfin il parait, c'est Cauet qui l'a dit.


2 commentaires:

Swan a dit…

Absolument fondamental mon ami Fredo cette façon d'envisager la musique. Par ailleurs, les ressorts de la productions de "tubes" sont les mêmes que ceux qui nous mettent sur le chemin du formatage dans bien d'autres domaines (alimentation, mode de vie, fabrique de l'opinion).
Aparté : Un "tube" n'est-il pas d'ailleurs qu'une objet creux et lisse ? Étrange coïncidence. Fin d'aparté.

Je ne peux m'empêcher de faire ici une comparaison qui paraît tractée par le capilo mais qui ne l'est pas du tout : la disparition du fromage au lait cru au profit du fromage pasteurisé, finalité absolue de l'industrie agro-alimentaire car la pasteurisation permet des durées de conservation qui donneront la possibilité au con-sommateur d'acheter le fromage plus longtemps dans les rayons des super/hyper-marchés. Au mépris de quoi ? Du goût ! La pasteurisation nique le goût (fort) du fromage et nous dirige vers une aseptisation généralisée. Les dizaines de fromages différents laissent peu à peu place à quelques grands "tubes" fromagers pasteurisés au goût insipide.

Voilà, la puissance du marché est aussi une arme de destruction de goût massive. Tu le sens bien le formatage de ton palais ?

Que l'on parle d'oreille ou de palais, les ressorts du formatage sont identiques: le marché n'est jamais très loin.

Swan.

Grandlap a dit…

@Swan : je te suis totalement sur l'aseptisation du gout. A quand le camember blockbuster en prime time chez Arthur? je lolise mais le problème est réel. cf post précédent On est mal on est mal.

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